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Masses humaines et énormes massues en bois se côtoient dans cette enceinte circulaire.
Le morshed mène la danse au moyen de chants tirés du Shah Mana, le Livre des Rois. Le décompte est lancé. Les pahlavans, les lutteurs, tournent frénétiquement au sein du zourkhaneh, chacun leur tour, au rythme des percussions, non sans rappeler les cérémonies soufis des pays du moyen orient.
Le Varzesh-e Pahlavani, sport national iranien, mêle des exercices de force pure et de lutte, teinté de spiritualité. L'entrainement suit un rituel ; la traditionnelle Charkh zadan, "danse" où chacun effectue à tour de rôle des tours sur lui-même à la manière des derviches de Turquie, maniement fluide et poétique des Mîl, massues en bois, agitation assourdissante des Kabbadeh, ces arcs en métal dont les chaînes munies de cymbales font office de corde, et exercices au sol sur les Takhet, barres de bois surélevées. Le rite se clôt sur la prière, la Niāyesh.
Le Varzesh-e Pahlavani, considéré initialement comme un art martial perse, a vu ses prémisses durant la période préislamique de l'empire. Ce sport traditionnel s'est vu peu à peu donner une connotation de résistance culturelle à l'égard de la conquête arabe, puis, lors de l'islamisation du pays, d'un soutien des valeurs chiites face au sunnisme, expliquant ainsi les dimensions philosophiques et spirituelles actuelles propre à l'idéologie soufi.
Outre ces valeurs religieuses, le Varzesh-e Pahlavani promeut, comme tout art martial, des valeurs éthiques et morales conférant ainsi aux Pahlavans de l'époque le rôle de protecteurs de la cité.
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Yazd, Iran - 2011
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chouettes photos